Confinements : acte 2
Alors que la deuxième vague prend de l’ampleur en Europe, les autorités publiques sont à nouveau contraintes de durcir les mesures de protection sanitaire. Elles vont jusqu’au reconfinement dans plusieurs pays, notamment en France. Le deuxième confinement devrait se révéler différent du premier en matière de conséquences économiques.
En France, contrairement au premier confinement, certains secteurs sont « épargnés » : c’est notamment le cas de la construction (qui avait enregistré une perte d’activité d’environ 80 % en avril), des services publics et à la personne ou encore de certaines professions libérales notamment de santé (dentiste…). Par ailleurs, le maintien des enfants à l’école permet la poursuite d’activité de plusieurs services connexes (restauration scolaire…). En revanche, le commerce de détail (hors alimentaire), la restauration / hôtellerie et les transports, notamment aériens, vont rester les secteurs les plus affectés.
Au total, l’impact négatif sur la croissance devrait être nettement plus faible qu’au 2ème trimestre. La perte d’activité atteindrait 15 % en novembre contre plus de 30 % en avril, d’après le gouvernement. Toutefois, ce deuxième confinement a lieu alors que la situation macroéconomique (niveau d’activité, chômage, déficit public) est nettement plus dégradée qu’avant le premier, faisant peser le risque d’une reprise beaucoup plus fragile, avec une confiance des agents économiques durablement dégradée.
Perspectives 2021 : trois scénarios
Les perspectives pour 2021 restent hautement incertaines. Trois scénarios peuvent être dessinés :
Scénario 1 : le scénario d’une reprise forte. L’arrivée d’un vaccin permet de réduire l’incertitude et provoque un choc positif sur la confiance des agents. La mise en place des plans de relance est rapide. Le retour d’un certain optimisme renforce leur efficacité.
Le 9 novembre, l’annonce d’un vaccin efficace à 90 % pour prévenir le Covid‑19 par les laboratoires Pfizer et Biontech a fait s’envoler les indices boursiers. Toutefois, il est encore trop tôt pour en déduire, sur la base de cette seule information, que le scénario 1 pourrait se réaliser à court terme.
Scénario 2 : le scénario de la poursuite d’une situation chaotique, avec la succession de périodes de restriction sanitaire et de relâchement conduisant à une croissance faible. Toutefois, des politiques de relance et de soutien, financées par la création monétaire des Banques centrales, sont mises en place. Elles permettent de soutenir a minima l’activité et d’éviter un scénario déflationniste. Ce scénario 2 semble le plus probable à ce stade.
Scénario 3 : le scénario déflationniste. Un vaccin fiable met du temps à être trouvé. La situation sanitaire reste durablement précaire. Les plans de relance et de soutien sont longs à être mis en oeuvre. Tous les ingrédients sont alors réunis pour déclencher une spirale déflationniste : perte de confiance, récession, chômage de masse, défaillances d’entreprises, hausse de l’endettement.
Élections américaines : vers une présidence affaiblie ?
Défiant les pronostics d’une « vague bleue », les résultats des élections américaines ont été très serrés aussi bien entre J. Biden et D. Trump pour la présidence, qu’entre démocrates et républicains au Congrès, différant l’annonce des résultats officiels.
La composition du Congrès, divisé entre une chambre des représentants qui devrait rester démocrate et un Sénat qui devrait rester républicain, pourrait conduire à une certaine paralysie législative. Des accords bipartisans devront être nécessaires pour faire avancer les différents dossiers. Cela devrait constituer un obstacle à la mise en oeuvre de l’agenda présidentiel sur un certain nombre de sujets clivants. Cela a été le cas ces deux dernières années. Si de grandes réformes semblent exclues, il est cependant vraisemblable qu’un accord bipartisan de soutien à la croissance voit le jour et que les finances publiques restent durablement dégradées, posant la question du financement du déficit américain à moyen terme.
Il est à noter la réaction très favorable des marchés actions à court terme aux résultats des élections américaines. Les investisseurs semblent se satisfaire d’une victoire a minima de J. Biden, qui probablement l’empêchera de mener des politiques offensives contre un certain nombre d’entreprises fortement représentées dans les indices (GAFA, santé notamment).
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Les informations présentées se fondent sur la réglementation en vigueur au 09/11/2020. Elles ne constituent pas un conseil ou un avis fiscal ou juridique.