Face à l’arrêt brutal de l’activité économique lié à la propagation du Covid-19, les Etats-Unis ont adopté des mesures d’une ampleur exceptionnelle. Elles dépassent largement celles prises lors de la crise de 2008-09. Le Congrès américain a ainsi voté un plan de relance budgétaire de 2 200 milliards de dollars (10 % du PIB). Celui-ci se couple au programme illimité d’achats de titres annoncé par la Réserve fédérale.
En Europe, la crise a également poussé les gouvernements à prendre des mesures inédites. Ils ont levé les contraintes budgétaires qui s’appliquent tant au niveau européen que national. L’Allemagne, en particulier, a suspendu la règle constitutionnelle limitant son déficit public, pour permettre l’adoption d’un vaste plan de relance.
A court terme, l’ampleur du soutien des autorités publiques a finalement permis de stabiliser les marchés financiers.
Les indices actions ont rebondi avec des hausses hebdomadaires de respectivement 7,5 % pour le CAC 40, 7,1 % pour l’Eurostoxx 50 et 10,3 % pour le S&P 500.
Sur les marchés obligataires, les taux d’intérêt à long terme sont repartis à la baisse, notamment en Italie. Et les conditions de financement des entreprises se sont quelque peu améliorées ces derniers jours.
Le degré d’incertitude demeure toujours très élevé, appelant à la prudence
Malgré la mobilisation des gouvernements à travers le monde, l’incertitude demeure maximale sur le plan sanitaire et économique.
Les dernières statistiques économiques témoignent de l’ampleur de la crise. En France, par exemple, 35 % de l’activité est à l’arrêt total, en particulier dans les services marchands, la construction et l’industrie non alimentaire.
Aux Etats-Unis, les demandes d’allocations chômage ont augmenté de 3 millions la semaine dernière.
Dans ces conditions, de nombreuses économies devraient connaître une contraction à deux chiffres de leur croissance au deuxième trimestre. Une grande partie ne sera pas rattrapée, impliquant de fortes récessions sur l’ensemble de l’année 2020.
L’incertitude est d’autant plus grande que la crise sanitaire se poursuit, sans réelle visibilité sur la date (les dates) à laquelle prendra fn le confinement en Europe, mais également aux Etats-Unis où le système de santé ne semble pas préparé à la propagation de l’épidémie.
Une fois l’urgence sanitaire passée, la question de la rapidité de la reprise de l’activité se posera. Au regard du degré de désorganisation de l’économie actuelle et de la magnitude du choc, un redémarrage rapide (en V) semble peu probable.
Pour aller plus loin …
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Les informations présentées se fondent sur la réglementation en vigueur au 31/03/2020. Elles ne constituent pas un conseil ou un avis fiscal ou juridique.