Toute entreprise du secteur privé a l’obligation d’assurer ses salariés contre le risque de privation involontaire d’emploi. Elle doit les affilier au régime de l’assurance chômage. Mais attention, cette obligations ne concerne que les salariés liés par un contrat de travail à l’entreprise.
Un contrat de travail est caractérisé par les trois éléments suivants :
- l’exercice de tâches techniques fournies par le salarié
- une rémunération correspondant à un salaire versé par l’employeur
- un lien de subordination juridique permettant à l’employeur de diriger et de contrôler le salarié
Les dirigeants peuvent-ils bénéficier du régime de l’assurance chômage ?
La réponse est oui, sous certaines conditions … Ils doivent pour cela cumuler leur mandat social avec un contrat de travail. Mais le système n’est pas aussi simple, au regard de la variété du type de société (société anonyme, société par actions simplifiée, société à responsabilité limitée, société en nom collectif,…) et des différents statuts et qualités des dirigeants (associés, présidents, gérants majoritaire, minoritaires, directeur généraux, administrateurs…).
En cas de doute, les entreprises peuvent demander à Pôle emploi d’étudier la situation des dirigeants ou associés afin de savoir s’ils peuvent être affiliés à l’assurance chômage.
Nouveau rescrit social pour les mandataires sociaux
Ce système d’interrogation de Pôle emploi, instauré par la circulaire de 2002, vient d’être consolidé sur le plan légal avec la loi du 10 août 2018 « pour un État au service d’une société de confiance ».
Cette dernière crée une nouvelle procédure de rescrit permettant aux employeurs de demander à Pôle emploi de se prononcer de manière explicite sur l’assujettissement à l’obligation d’assurance chômage de l’un de ses mandataires sociaux.
La décision de Pôle emploi ne s’appliquera qu’à la personne faisant l’objet de la demande. Elle sera opposable pour l’avenir à l’employeur, à Pôle emploi et aux organismes en charge du recouvrement des contributions d’assurance chômage tant que la situation exposée dans la demande ou la législation au regard de laquelle la situation a été appréciée n’a pas été modifiée.
Aucune action, poursuite ou recouvrement ne pourra être intenté sur la période couverte par une décision explicite de Pôle emploi concluant au non-assujettissement à l’obligation d’assurance chômage. Et si Pôle emploi entend modifier pour l’avenir sa réponse, il devra en informer le demandeur selon une procédure réglementaire.
Le recours aux assurances privées
Dans certains cas, Pôle emploi ne reconnaitra pas la participation du dirigeant à l’assurance chômage. Ce sera notamment le cas pour :
Gérant ou collège de gérance égalitaire ou majoritaire dans une Société à responsabilité limitée (SARL)
Associé unique ou gérant associé unique dans une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
Président associé unique ou majoritaire dans une société par actions simplifiée (SAS)
Associé ou gérant associé dans une société en nom collectif (SNC)
Associé commandité, gérant commandité ou membre du conseil de surveillance dans une société en commandite simple (SCS) ou par actions (SCA)
Contrôleur de gestion, membre ou administrateur membre d’un groupement d’intérêt économique (GIE)
Dans ces situations, les dirigeants peuvent se retourner vers des assurances privées.
Pour aller plus loin …
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