Durant sa campagne, Donald Trump aspirait au retour à une certaine vision de la prospérité américaine mettant l’accent sur la défense des travailleurs américains et plus généralement des classes moyennes. Le slogan électoral du candidat républicain, ” Make America Great Again “, que Ronald Reagan avait déjà fait sien, suggérait le regret de la grandeur passée des Etats‑Unis. Détaillé lors de son discours de Gettysburg en octobre 2016, le programme de Donald Trump visait des objectifs ambitieux : retrouver une trajectoire de croissance de 4 % par an, favoriser la création de 25 millions d’emplois et relocaliser les entreprises sur le territoire américain.
Pour atteindre ces objectifs, Donald Trump prône le nationalisme économique
Donald Trump a misé sur une refonte de la fiscalité des entreprises afin de renforcer le leadership économique des Etats‑Unis, de recentrer les investissements des entreprises américaines dans le pays, de créer des emplois et de stimuler la croissance. La réforme fiscale adoptée fin 2017 constitue l’une des principales réalisations de l’administration Trump sur le plan intérieur. Elle s’est traduite par la réduction du taux d’imposition sur les sociétés de 35 % (niveau supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE) à 21 % et par l’adoption d’un système fiscal territorial dans lequel les dividendes rapatriés aux États‑Unis ne sont plus imposés. La taxation sur les profits passés, accumulés à l’étranger par des entreprises américaines depuis 1987, est passée de 35 % à 15,5 %, dans le cadre de leur rapatriement. Ces mesures visaient à stimuler l’investissement sur le territoire américain. Un deuxième volet de la réforme comprenait un allègement (temporaire, jusqu’en 2025) de la fiscalité des ménages impliquant une baisse du taux d’imposition marginal sur le revenu de 39,6 % à 37 %.
Sur un certain nombre de sujets, Donald Trump a remis en cause les politiques menées par son prédécesseur :
- Soutien affiché au secteur pétrolier avec la nomination de l’ancien PDG d’ExxonMobil, Rex Tillerson, au poste de Secrétaire d’Etat (jusqu’en mars 2018) et la relance des projets d’oléoducs Keystone XL et Dakota Access. Les Etats‑Unis sont devenus exportateurs nets de pétrole en 2019.
- Assouplissement de la régulation bancaire mise en place par la loi Dodd-Frank (2010) en allégeant la règle Volcker et en réduisant le nombre de banques soumises à une surveillance renforcée de la Réserve fédérale.
- Durcissement de la politique migratoire : adoption d’une posture stricte et répressive avec le projet de construire un mur à la frontière entre les Etats‑Unis et le Mexique et la proclamation de l’Etat d’urgence pour réaffecter des fonds militaires à la réalisation de ce mur.
A la suite des élections de mi‑mandat en novembre 2018, les démocrates ont repris le contrôle de la Chambre des représentants tandis que les républicains ont renforcé leur majorité au Sénat. Ces résultats ont obligé l’administration Trump à faire des compromis sur de nombreux projets de loi.
Les promesses de campagne de Donald Trump ont globalement été tenues sur le plan de la politique intérieure mais certaines n’ont pu aboutir faute d’accord politique (plan d’infrastructures) ou de manque de soutien au sein de sa propre majorité (Obamacare et construction du Mur).
Le projet d’investissement en infrastructures de 1 000 milliards de dollars sur 10 ans via des financements publics et privés n’a jamais été mis en oeuvre malgré une proposition en 2018 d’un plan de 200 milliards de dollars de fonds fédéraux. Par ailleurs, les tentatives d’abrogation de la loi de réforme de la santé « Obamacare » n’ont pas abouti, faute de soutien au Sénat, pourtant à majorité républicaine. Enfin, la construction du mur à la frontière mexicaine n’a été que très partiellement réalisée.
En outre, les résultats obtenus sont plus que mitigés dans certains domaines.
L’allègement de la fiscalité a profité aux entreprises et aux ménages aisés mais n’a pas eu les effets escomptés en termes de croissance, d’investissement et de relocalisation des entreprises.
Après un sursaut temporaire (2,9 % de croissance du PIB en 2018), la trajectoire de croissance n’a pas changé radicalement et l’objectif de croissance de 4 % par an n’a pas été obtenu. La politique de Donald Trump n’a pas permis d’inverser le ralentissement tendanciel des gains de productivité aux Etats-Unis.
L’amélioration du marché du travail, débutée en 2010, s’est prolongée avec la baisse du taux de chômage à 3,5 % en janvier 2020 et une hausse significative de l’emploi (6,3 millions d’emplois créés entre janvier 2017 et décembre 2019) mais l’objectif ambitieux de 25 millions d’emplois créés n’a pas été rempli.
Malgré des profits en hausse, les entreprises américaines n’ont pas sensiblement augmenté leurs investissements. Le taux d’investissement est ainsi resté stable depuis 2016 autour de 14 % : les profits ont principalement été orientés vers les rachats d’actions et le paiement de dividendes.
Les politiques menées par Donald Trump, notamment la réforme fiscale, ont entrainé une forte dégradation des finances publiques depuis 2018 et continueront à peser sur les déficits dans les années à venir. Le déficit public total est passé de ‑4,3 % du PIB en 2016 à ‑5,8 % du PIB en 2019, avant la crise sanitaire.
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Les informations présentées se fondent sur la réglementation en vigueur au 02/10/2020. Elles ne constituent pas un conseil ou un avis fiscal ou juridique.