Le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source sera instauré en France. Les contribuables seront alors imposés sur la base de leurs revenus de l’année en cours et d’un taux de prélèvement calculé par l’administration fiscale pour chaque foyer.
Bercy proposera, en fait, le choix entre deux taux établis sur la base des derniers revenus déclarés :
- un taux de droit commun ;
- un taux individualisé pour les couples soumis à imposition commune. Ce taux tient compte des éventuelles disparités de salaires entre les conjoints. Chacun d’entre eux pourra ainsi avoir un taux qui correspond à son niveau de revenus. Il ne s’agit pas d’une individualisation de l’impôt pour chaque époux mais d’une répartition différente du paiement de l’impôt entre les conjoints.
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Exemple :
Sophie et Jacques sont mariés. Ils sont salariés et n’ont pas d’autre source de revenus. Le salaire de Jacques est le double de celui de Sophie.
Salaires imposables en 2017 du couple : 24 000 € + 48 000 € = 72 000 €
Impôt à payer au titre de 2017 = 8 027 €
Taux d’imposition au titre de 2017 = 11,14 %
En 2019, le taux de prélèvement du couple sera de 11,14 %
Sophie et Jacques seront prélevés tous les deux sur leurs salaires au même taux de 11,14 %.
Ainsi, Sophie est prélevée chaque mois de 2 000 € x 11,14 %, soit 223 €
Jacques est prélevé chaque mois de 4 000 € x 11,14 % soit 445 €
… soit au total : 668 €
Mais ils peuvent opter pour des taux individualisés :
1 – Le taux individualisé est calculé pour le membre du couple ayant le revenu le plus faible
Taux de prélèvement à la source de Sophie : 6,9 %, soit 137,50 € par mois
2 – Le taux de l’autre conjoint est défini de telle façon que soit maintenu le montant total de l’impôt dû par le couple
Montant prélevé à la source pour Jacques : 668 – 137,50 = 530,50 par mois (13,26 %)
Le montant de l’impôt payé par le couple est identique que les époux optent pour le taux commun ou le taux individualisé. Seule change la part d’impôt supportée par chacun des époux en cas de taux individualisé.
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Un 3ème taux sera défini par l’administration fiscale : le taux neutre. Celui-ci est fixé en fonction de tranches d’imposition (de 0 % jusqu’à 1 367 € de revenus mensuels à 43 % à partir de 46 501 € de revenus mensuels – en métropole). Le taux neutre sera utilisé au cas où l’administration fiscale ne peut calculer le taux d’imposition du contribuable ou si ce dernier ne souhaite pas communiquer son taux d’imposition à son employeur. Dans ce cas, l’employeur appliquera alors le taux correspond à la tranche de rémunération qu’il verse.
Attention : les contribuables qui opteraient pour le taux neutre devront compléter le montant prélevé à la source par l’employeur afin de payer l’impôt réellement dû sur la base de l’ensemble de leurs revenus. Ce complément devra être calculé par le contribuable et versé à l’administration fiscale au plus tard le dernier jour du mois suivant celui de la perception des revenus. En cas de retard ou d’erreur, il se verra appliquer des pénalités.
Les contribuables devront choisir le taux qu’ils souhaitent se voir appliquer, sachant qu’ils pourront changer d’option à tout moment.
La modulation du taux de prélèvement
Si vos revenus ou vos charges augmentent ou diminuent de façon « sensible », vous pourrez demander à l’administration fiscale de modifier votre taux de prélèvement en cours d’année. Même chose si votre situation familiale change, par exemple si vous vous mariez ou si vous accueillez un enfant dans votre foyer. Dans ce cas, vous pourrez simuler les conséquences fiscales de votre nouvelle situation sur le site Internet des impôts et demander une mise à jour à l’administration, qui transmettra un taux actualisé à votre employeur. L’application de ce nouveau taux prendra effet dans les 3 mois.
Une demande de modulation à la hausse peut se faire sans condition. En revanche, une modulation à la baisse ne peut être demandée que sous certaines conditions. Il faut, en effet, que le montant du prélèvement estimé par le contribuable au titre de sa situation et de ses revenus de l’année en cours constitue un écart « significatif » (au moins 10 % et plus de 200 €).
Pour aller plus loin
Prélèvement à la source : mode d’emploi
2018, une année blanche sur le plan fiscal ?
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