Globalement, les marchés financiers ont bien résisté ! Les marchés actions, une fois intégré le choc de l’arrêt volontaire des économies en mars dernier, se sont rapidement redressés. Les indices actions européens limitent ainsi leur recul en 2020 (‑7,1 % pour le CAC40 et ‑5,1 % pour l’Eurostoxx50). Quant aux indices actions américains, ils ont terminé l’année sur de nouveaux records (+16,3 % pour le S&P500) ! De la même manière, les spreads de crédit sur les obligations les mieux notées (« investment grade »), après s’être très fortement écartés au printemps, sont revenus en fin d’année à leur niveau d’avant crise. En ce qui concerne les obligations d’Etat, les taux européens sont redescendus à leurs plus bas niveaux atteints mi‑2019. Ainsi, le taux du Bund 10 ans a baissé de 39 pb au cours de l’année pour s’établir à ‑0,58 % le 31/12/2020. Les écarts de taux par rapport à l’Allemagne au sein de la zone euro ont également diminué en 2020. Ils s’élevaient au 31 décembre à 23 pb pour la dette de la France et 110 pb pour la dette de l’Italie. Aux Etats-Unis, le taux 10 ans a terminé l’année à 0,91 %, en baisse de 100 pb en 2020.
Interventions rapides et fortes des banques centrales…
Cette très bonne résistance des marchés financiers s’explique par la réponse sans précédent des pouvoirs publics à travers le monde. Les banques centrales ont très rapidement et massivement injecté des liquidités et, dans le cas de la Fed, ont soutenu directement le marché obligataire des entreprises en se posant en acheteur de dernier recours. Conséquence, le niveau des taux d’intérêt a convergé vers zéro un peu partout à travers le monde et les primes de risque se sont contractées de façon généralisée.
Toutefois, la portée des actions des banques centrales est affaiblie, après plus d’une décennie de « Quantitative Easing » et de politiques monétaires expansionnistes. De plus, la seule réponse monétaire ne pouvait pas suffire pour lutter contre la crise compte tenu ses caractéristiques.
… coordonnées avec un soutien budgétaire sans précédent
Face à la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie mondiale et les pertes de revenus qui en ont découlé, les gouvernements n’ont pas eu d’autre choix que d’intervenir massivement. En 2020, les mesures budgétaires prises avoisinent 6 000 Md$ (soit 6 % du PIB mondial), montant qui dépasse largement celui de la relance orchestrée en 2009.
Les plans de soutien se sont globalement articulés en trois étapes :
- étape 1 : les mesures budgétaires adoptées dans l’urgence, au plus fort du confinement, ont permis de soutenir le revenu des ménages qui par exemple en France a reculé de seulement 2,6 % au 2ème trimestre, malgré une chute du PIB de 13,8 %. Le coût économique de la crise a principalement été supporté à ce stade par le creusement du déficit public et la baisse du revenu des entreprises. A court terme, les prêts garantis par l’Etat ont permis d’assurer la survie financière de nombreuses sociétés.
- étape 2 : les mesures gouvernementales ont ensuite été consacrées au soutien des entreprises, à l’image du plan de relance français de 100 Md€ sur deux ans, dont les deux tiers visent à soutenir leur activité, que ce soit via une baisse de la fiscalité, des aides à l’investissement ou des mesures de transition écologique (rénovation thermique, énergie, transports). Les gouvernements de l’UE pourront de plus s’appuyer sur le Fonds de relance européen (de 750 Md€, dont 390 Md€ de subventions), unanimement approuvé par le Conseil européen de juillet 2020 mais qui doit encore être ratifié par les parlements nationaux des Etats membres. Ce fonds constitue une première étape historique vers une mutualisation des dettes à l’échelle européenne.
- étape 3 : la trajectoire de la reprise et le rétablissement économique dépendront de l’efficacité globale des mesures prises par les pouvoirs publics et de leur capacité à rétablir la confiance des agents économiques.
Quoi qu’il en soit, le coût budgétaire de la crise s’avère colossal. A titre d’exemple, le déficit budgétaire américain devrait s’élever à 18,7 %, du PIB en 2020, niveau jamais égalé en temps de paix.
Vers un duo politique monétaire – politique budgétaire
Au regard de l’impact de la crise sanitaire et des incertitudes économiques, la politique budgétaire sera amenée durablement à tenir le premier rôle. La politique monétaire sera quant à elle chargée d’assurer son financement. Pour cela, les taux d’intérêt devront demeurer à de faibles niveaux ce qui nécessitera la poursuite d’achats massifs de titres d’Etat de la part des banques centrales.
Ainsi, en 2020, la BCE a acheté 1 080 Md€ de titres, dont plus de 900 Md€ de titres publics, un montant proche du déficit public de la zone euro au cours de la même période. La BCE a donc quasiment monétisé la totalité des déficits publics des pays de la zone euro en 2020.
Seul un dérapage très significatif de l’inflation pourrait remettre en cause un tel schéma.
Pour aller plus loin …
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